lundi 30 avril 2012

La Fille de papier de Guillaume Musso


Une petite chronique pour finir le mois d'avril sans avoir trop l'impression d'avoir laissé la flemme remporter le match sur mes chroniques à écrire (trop de livres lus ce mois ci). La fille de papier est le deuxième livre de cet auteur que je lis, et tout comme avec le premier j'ai été sans aucun mal prise dans l'histoire. Ce livre m'a plu, malgré un commencement un peu lent, même si j'ai beaucoup aimé l'idée du mélange mails / coupures de journaux pour nous faire découvrir l'état des lieux du début de roman. Merci à mon amie qui m'a offert ce beau moment de détente. J'espère qu'elle appréciera aussi.


Détails du livre
  • Pocket Book: 376 pages
  • Editeur : Pocket (31 mars 2011)
  • Collection : Litterature
  • ISBN-13: 978-2266214827
Quatrième de couverture

                                 « Trempée jusqu’aux os et totalement nue, elle est apparue
                                  sur ma terrasse au beau milieu d’une nuit d’orage.
                                  — D’où sortez-vous ?
                                  — Je suis tombée.
                                  — Tombée d’où ?
                                  — Tombée de votre livre. Tombée de votre histoire, quoi ! »

Tom Boyd, un écrivain célèbre en panne d'inspiration, voit surgir dans sa
vie l’héroïne de ses romans.
Elle est jolie, elle est désespérée, elle va mourir s’il s’arrête d’écrire.
Impossible ? Et pourtant…
Ensemble, Tom et Billie vont vivre une aventure extraordinaire où la réalité et la fiction s’entremêlent et se bousculent dans un jeu séduisant et mortel...

Un extrait

Un bruit de verre brisé me tira de mon cauchemar. J'ouvris les yeux dans un sursaut. La chambre était plongée dans l'obscurité et la pluie frappait contre les vitres.
Je me redressai péniblement, la gorge sèche. J'étais fiévreux et trempé de sueur. Je respirais difficilement, mais j'étais toujours vivant.
Je jetai un coup d'œil au radio-réveil :

03 : 16

Il y avait de l'agitation au rez-de-chaussée et j'entendais distinctement les persiennes claquer contre le mur.
J'essayai d'allumer la lampe de chevet, mais comme souvent, l'orage avait fait sauter le courant sur Malibu Colony.
Je me levai avec difficulté. J'avais des nausées et la tête lourde. Mon cœur cognait dans ma poitrine comme si je venais de courir le marathon.
Pris de vertiges, je dus m'appuyer contre le mur pour ne pas chuter. Les somnifères ne m'avaient peut-être pas tué, mais ils m'avaient expédié dans des limbes d'où je n'arrivais pas à m'extirper. Mes yeux surtout m'inquiétaient : c'était comme si on les avait rayés et ils me brûlaient tellement que j'avais du mal à les garder ouverts.
Torturé par la migraine, je me fis violence pour descendre les quelques marches en me tenant à la rampe. À chaque pas, j'avais l'impression que mon estomac se retournait et que j'allais vomir au milieu des escaliers.
Dehors, la tempête faisait rage. Sous le feu des éclairs, la maison ressemblait à un phare au milieu d'une tempête.
Arrivé en bas des marches, je constatai les dégâts : le vent s'était engouffré par la baie vitrée restée grande ouverte, renversant au passage un vase en cristal qui s'était brisé sur le sol, et la pluie torrentielle commençait à inonder mon salon.
Et merde !
Je me hâtai de refermer la vitre et me traînai dans la cuisine pour dénicher une boîte d'allumettes. C'est en revenant dans le séjour que je sentis soudain une présence suivie d'une respiration.
Je fis volte-face et…

Mon avis

Comme je le disais plus haut, le roman commence par un état des lieux raconté par un mélange de mails et de coupures de journaux. Même si j'ai beaucoup aimé l'idée, j'ai trouvé que cela ralentissait le rythme du livre car trop long. D'ailleurs, ayant d'autres livres à lire en urgence, je me suis arrêtée de lire le livre après cette partie pour le reprendre et ne plus le quitter quelques semaines plus tard.

Le style de l'auteur est fluide et prenant. une fois prise dans ses filets, je n'ai pu que poursuivre ma lecture jusqu'au bout. L'histoire, qui  est un mélange de romance et de fantastique, est vraiment originale, et malgré des ficelles trop faciles, je me suis complètement laissée prendre au jeu de ce mélange. Le thème de l'amitié inconditionnelle fait de ce roman un livre qui a réussi à me toucher. J'ai également beaucoup aimé l'histoire dans l'histoire du livre perdu qui voyage malgré lui et qui rassemble toujours malgré lui espoirs, regrets et envies.

Les personnages de ce livre sont plus ou moins touchants quand bien même ils sont pour la plupart très stéréotypés, mais j'ai beaucoup aimé leurs interactions. L'amitié, l'amour, les regrets , l'espoir et la mort sont des thèmes qu'on retrouve dans ce livre.

En conclusion, j'ai apprécié ce livre pour beaucoup de raisons et malgré le fait que les personnages soient stéréotypés : une belle échappée dans le monde ou le bien gagne toujours contre le mal ;)

mardi 24 avril 2012

Indiana Teller, tome 2 : Lune d'été de Sophie Audouin-Mamikonian

Le premier tome d'Indiana Teller a été un très gros coup de cœur l'année dernière et ce deuxième opus en est indubitablement un pour cette année. Car aussitôt sorti en librairie que je me suis jetée dessus. J'ai tout de même pris le temps plaisir de relire le premier tome, augmentant ainsi encore l'effet "j'adÖre" sur la série. 
J'ai retrouvé avec plaisir le style de l'auteure, mais surtout les personnages qui sont toujours criants de vérité... Comment ça les loups-garous n'existent pas ???


Détails du livre
  • Broché: 368 pages
  • Éditeur : MICHEL LAFON (29 mars 2012)
  • Collection : Indiana Teller
  • ISBN-13: 978-2749916057
Quatrième de couverture

Dans les interminables plaines du Montana s'étend le Lykos Ranch. Alentour, les voisins sont loin de se douter que ses occupants sont les membres de l'un des clans de loups-garous les plus puissants d'Amérique du Nord. Parmi eux, un seul humain a sa place : Indiana Teller.

Alors qu'Indiana se remet à peine de l'enlèvement de sa mère, le père de sa petite amie Katerina est sauvagement agressé, laissé à moitié mort. Une seule certitude : cette attaque n'est pas d'origine humaine. Le jeune homme est prêt à tout pour découvrir l'auteur de cet ignoble crime. À moins qu'il ne s'agisse d'un complot visant à l'éloigner des siens... et à détruire ce qui l'unit à celle qu'il aime ?
Entre une nouvelle menace vampire et les haines qui déchirent les clans, Indiana a plus que jamais besoin de ses dons de rebrousse-temps pour élucider ces mystères. Saura-t-il maîtriser ce pouvoir capricieux? Et comment protéger Katerina de ces sombres machinations ? Car la nuit, tous les loups sont gris, et un traître pourrait bien se cacher parmi eux...

Un extrait

Toutes ces pensées me traversèrent l'esprit en quelques secondes avant que l'une des vampires, celle qui arborait un insigne de chasseur, ne s'approche de moi.
Une... une jeune fille. Pas plus âgée que Katarina, apparemment. Bon, pour ce que j'en savais... Elle avait peut-être mille ans, mais elle paraissait fraîche. Et ravissante. Sacrément ravissante. De longs cheveux aussi noirs que ceux de ma Katarina, mais moins bouclés, un visage pâle de magnifiques yeux d'un bleu presque violet. Rien que de se plonger dans ces yeux-là, on avait envie de s'y noyer.
Sans vouloir faire de mauvais jeu de mots, elle était chaude. Parce que les vampires, habituellement, sont plutôt froids. Le sang qu'ils absorbent ne leur permet pas d'atteindre la même température que celle des humains. Mais cette fille-là semblait rayonner par rapport aux quatre autres, et sa peau fumait légèrement dans le froid glacial. C'était très étrange. Et son pouvoir de séduction avait l'air infiniment plus puissant que celui des autres vampires.
Je clignais des yeux. Les loups-garous, normalement, ne sont pas sensibles au Charisme des vampires. Sauf que moi, même si j'avais quelques caractéristiques bizarres du type un bon odorat, des oreilles sensibles et une excellente vue, je n'étais pas un loup-garou.
La vampire eut juste à sourire et j'eus les genoux en marmelade. Même si elle dévoila ses longues canines, cela ne me refroidit pas. Chuck accentua son grognement et le sourire de la vampire se fana légèrement.
- Retiens ton toutou, me fit-elle d'une voix sucrée. Nous ne sommes pas ici pour te faire du mal.
Elle me dévisagea et ajouta avec délice :
- Du moins, pas encore.

Mon avis

N'ayant jamais lu Tara Duncan (quelle honte ! - surtout qu'ils sont tous dans la chambre de ma fille), je ne suis pas coutumière du style de Sophie Audouin-Mamikonian et c'est avec énormément de plaisir que je l'ai redécouvert dans ce deuxième tome. Il est rapide, fluide et plein de clins d’œil à la vie réelle comme des séries télé ou encore des livres. J'ai éclaté de rire de très nombreuses fois : l'humour est omniprésent. Les pages se tournent malheureusement toutes seules et on arrive à la fin du livre la mort dans l'âme car la suite est loin d'être parue.

L'action n'est pas en reste, loin de là car de bout en bout du livre, le lecteur ne peut que trembler, fulminer ou encore se réjouir des aventures d'Indiana et de sa meute. L'histoire reprend peu de temps après la fin du premier tome. La relation entre Indiana et Katarina s'est, pendant ce court laps de temps approfondie. La meute, a défaut d'avoir accepté leur relation a accepté Seamus et sa fille comme membres d'honneur.
On en apprend plus sur le passé lointain d'Indiana : sur ses parents et sur la folie de sa mère qui semble légèrement moins grave que prévue.
L'histoire s'enrichit très vite grâce à l'apparition de "quelques" vampires dont l'auteur n'avait fait que parler dans le premier tome. Elle en profite pour expliquer sa propre vision de la mythologie vampire, ainsi qu'elle l'avait fait pour la mythologie lupine.

Les personnages sont vraiment géniaux, l'auteure sait faire évoluer chacun de ses personnages avec son propre style. On retrouve avec plaisir ses personnages préférés : Alex et Indiana pour moi, mais encore en découvrir de nouveaux comme ces vampires qui arrivent mettre leur grain de sel. J'ai également beaucoup apprécié l’approfondissement des personnages de la Grand-mère d'Indiana et de Nanny.
Les relations entre les différents personnages sont vraiment bien écrites, même si Indiana et Axel ont tendance a perdre un peu trop leurs cerveaux quand leurs chéries sont dans le coin, une attitude un peu plus mâture aurait été, à mon goût, mieux perçue par les lecteurs plus âgés qu'adolescents.
C'est un très léger bémol que j'ai trouvé, mais qui n'est absolument rien du tout par rapport à la terrifiante idée qu'on va devoir encore attendre très longtemps pour lire la suite, surtout après la fin de ce deuxième tome qui ne peut que nous mettre l'écume à la gueule...

En conclusion, un deuxième tome qui a du loup... garou (s'il vous plaît) et qui n'appelle qu’à une seule chose : lire la suite, ou le début, si ce n'est pas encore fait !!!

mercredi 4 avril 2012

Sombre éclat de Simon Tolkien

Je voudrais tout d'abord remercier les Éditions Michel Lafon et Livraddict qui m'ont permis de découvrir ce livre. J'ai tout de suite été intriguée par le nom de l'auteur qui se révèle être le petit fils du grand J.R.R. Tolkien. Pas de fantasy ici, mais un thriller bien ficelé qui nous emmène dans le Londres de 1960.
J'ai beaucoup aimé le livre, même si certaines ficelles ont trop vite été tirées à mon goût.


Détails du livre
  • Titre VO : The King Of Diamonds
  • Traduction : Jean-Noël Chatain
  • Broché: 393 pages
  • Editeur : Michel Lafon (2 février 2012)
  • ISBN-13: 978-2749915722
Quatrième de couverture

Londres, 1958. Le jeune David Swain est condamné à la prison à perpétuité pour le meurtre de l’amant de sa petite amie, Katya. Sa culpabilité ne fait aucun doute… sauf pour l’inspecteur Trave, qui ne peut cependant rien prouver.
Oxford, 1960. Le prisonnier s’évade. La même nuit, on retrouve le corps de Katya, sauvagement assassinée. Une chasse à l’homme est lancée contre Swain. Pourtant, les soupçons de Trave se dirigent dans une tout autre direction : l’oncle de Katya, Titus Osman, un riche diamantaire, et son mystérieux beau-frère, Franz Claes, qui semble prêt à tout pour cacher ses anciennes amitiés nazies.
Mais les motivations du policier sont suspectes : la jalousie de voir sa femme lui préférer Titus l’aveuglerait-il ? Ou a-t-il compris, au contraire, que ces meurtres passionnels n’étaient que les dommages collatéraux d’une machination d’une tout autre ampleur ?

Un extrait

Katya ouvrit la bouche, mais les mots parurent ne pas vouloir s'échapper de sa gorge. Elle se sentait faible, gagnée par la nausée, et la pièce s'était mise à tourner. Deux grosses larmes coulèrent lentement sur ses joues creusées, témoins silencieux du désarroi qui l'animait.
Surmontant son choc initial, Vanessa la rejoignit et la prit par les épaules.
- Qu'est-ce qui vous arrive ? demanda-t-elle. Je peux vous apporter quelque chose ? 
- De l'eau, murmura Katya. De l'eau.
Vanessa s'approcha des boissons, mais à peine avait-elle tourné les talons que Katya s'écroulait à terre, entraînant un petit guéridon dans sa chute. Ne trouvant pas d'eau plate, Vanessa s'empara naturellement d'un siphon, puis revint vers elle et abaissa le levier en nacre pour diriger le jet d'eau de Seltz vers la bouche de Katya. Quelques instants plus tard, la jeune fille toussa et ouvrit les yeux, mais parut à peine savoir ou elle se trouvait. Vanessa s'agenouilla auprès d'elle et lui soutint la tête avec les mains.
- Qu'est-ce qui vous arrive ? répéta-t-elle.
Katya entendait certes la voix de Vanessa, mais elle lui semblait très lointaine.
Elle sombrait peu à peu dans des eaux profondes et ténébreuses, et savait que parler serait bientôt au dessus de ses forces. Aussi, au prix d'un ultime effort surhumain, elle émergea de l'épaisse noirceur pour revenir dans la lumière du salon de son oncle. Elle ne pouvait renoncer si près du but.
- Ils essaient...
- Oui ? dit Vanessa, en approchant son oreille de la bouche de Katya, si bien que sa joue effleura le visage encore humide de la jeune fille.
- Ils essaient de me tuer ! articula Katya d'un trait. 
Mais c'en était trop. Le sédatif que Jana Claes lui avait donné à moitié injecté dans les veines finit par agir, et Katya s'effondra, inconsciente, dans les bras de Vanessa.

Mon avis 

Le style très plaisant de l'auteur reflète bien l'époque dans laquelle se joue cette histoire. On a vraiment l'impression d'y être, même si parfois cela donne un style un peu ampoulé avec quelques longueurs, ou des descriptions un peu trop détaillées (mais pour cela, il a de qui tenir ^^).

J’ai trouvé l'histoire originale, dans le sens où un premier crime est commis, puis deux ans après, l'accusé s'échappe de prison pour aller tout de suite aller en commettre un deuxième... À moins que...
Le suspens est très présent, les tenants et aboutissants très crédibles, ce qui donne un très bon thriller. Les vrais coupables sont peu être trop vite désignés (déjà dans le 4ème de couverture) mais l'histoire ne fonctionnerait certainement pas sans cela. Les informations sont données au compte goutte et le lecteur ne peut que continuer de lire.

Les personnages sont le point fort de ce livre, car ils sont tout en contraste et profondeur. L'inspecteur Trave est à lui tout seul une énigme : persécute-t-il ce riche diamantaire car il le pense coupable ou parce que sa femme qu'il aime toujours envisage de refaire sa vie avec celui-ci ? Cette même femme Vanessa, qui a quitté son mari pour se sentir à nouveau vivante après le drame qui a frappé son couple. Et cette Katya, fiancé de la première victime et seconde victime, se sentait-elle en danger ou bien était-elle folle ou toxico ?
Et le coupable, ce David Swain qui fait trembler le jury avec ses lettres de menace est-il vraiment dangereux ? Son évasion est-elle un aveu de sa culpabilité ?
Ne parlons pas des méchants de l'histoire dont le passé trouble ne pourra que refaire surface, ou peut-être pas après tout, s'ils sont assez vigilants.

L'ensemble donne un très bon thriller, bien ficelé dont l'ambiance feutrée donne le ton au lecteur qui ne peut que se laisser emporter par l'histoire.