vendredi 29 juin 2012

Une aventure d'Alexia Tarabotti, Le Protectorat de l'ombrelle, tome 2 : Sans forme de Gail Carriger

Après avoir lu le premier tome, j'étais très impatiente de lire le deuxième. J'avais même envisagé de lire la suite en anglais. Mais ma bibliothèque étant très pleine et les auteurs continuant à écrire, j'ai vite mis de côté cette envie pour essayer de vider ma bibliothèque ... Autant essayer de vider la mer à la petite cuillère !  ^^
Bref, un an plus tard, voici ma chronique sur ce deuxième tome. C'est toujours aussi bon, toujours aussi bien écrit. J'ai pris énormément de plaisir à retrouver Alexia et ses nouvelles frasques. C'est encore un coup de cœur quand bien même la surprise initiale n'est plus au rendez-vous.
D'ailleurs à la fin de ce livre, j'ai failli sauter sur le 3ème tome pour finalement renoncer : le plaisir est dans l'attente (dit Alexia à Lord Maccon ;) )


Détails du livre
  • Titre VO : The Parasol Protectorate, book 2 : Changeless
  • Traducteur :
  • Broché: 324 pages
  • Editeur : Orbit (2 novembre 2011)
  • Collection : orbit
  • ISBN-13: 978-2360510399
Quatrième de couverture

 Miss Alexia Tarabotti est devenue Lady Alexia Woolsey. Un jour qu'elle se réveille de sa sieste, s'attendant à trouver son époux gentiment endormi à ses côtés comme tout loup-garou qui se respecte, elle le découvre hurlant à s'en faire exploser les poumons. Puis il disparaît sans explication... laissant Alexia seule, aux prises avec un régiment de soldats non-humains, une pléthore de fantômes exorcisés, et une reine Victoria qui n'est point amusée du tout. Mais Alexia est toujours armée de sa fidèle ombrelle et des dernières tendances de la mode, sans oublier un arsenal de civilités cinglantes. Et même quand ses investigations pour retrouver son incontrôlable mari la conduisent en Écosse, le repère des gilets les plus laids du monde, elle est prête !

Un extrait

« Qu’est-ce que tu fabriques, mari ? » s’enquit-elle d’une voix que le soupçon rendait aussi onctueuse que du beurre.
« Toutes mes excuses, ma chère. »
Lady Maccon détestait absolument que son mari l’appelle sa « chère ». Cela signifiait qu’il mijotait quelque chose mais n’allait pas lui en parler.
« Il faut que je coure vite au bureau tôt ce soir. Quelque chose d’important est arrivé au BUR. » La cape et le fait qu’on voyait ses canines incitèrent Alexia à penser qu’il entendait courir pour de vrai, sous sa forme de loup. Les événements devaient nécessiter une attention urgente, en effet. Lord Maccon préférait d’ordinaire arriver au bureau dans une voiture, avec du style et du confort, pas de la fourrure.
« Vraiment ? » marmonna Alexia.
Le comte commença à border les couvertures autour de sa femme. Ses grandes mains étaient d’une douceur inattendue. Ses canines disparurent lorsqu’il toucha son épouse paranaturelle. Durant ce bref instant, il fut humain.
« Vas-tu à une réunion du Cabinet fantôme, ce soir ? » demanda-t-il.
Alexia réfléchit. Était-on jeudi ? « Oui.
— Ça risque d’être intéressant », la prévint le comte pour l’aiguillonner.
Alexia s’assit, défaisant tous ses jolis travaux de bordage. « Quoi ? Pourquoi ? » Les couvertures tombèrent, révélant que les appas de lady Maccon étaient considérables et ne résultaient pas d’artifices à la mode tels qu’un corset rembourré ou trop serré. Bien qu’étant familier de ce fait chaque nuit, lord Maccon avait tendance à l’attirer sur des balcons fermés pendant les bals pour vérifier et « s’assurer » que cette situation perdurait.
« Je suis vraiment désolé de te réveiller si tôt, ma chérie. » Encore cette détestable formulation. « Je promets de me faire pardonner demain matin. » Il agita des sourcils lascifs dans sa direction et se pencha pour lui donner un long baiser consciencieux.
Lady Maccon crachouilla et repoussa la vaste poitrine du comte, sans le moindre succès.
« Conall, qu’est-ce qui se passe ? »
Mais son irritant loup-garou de mari était déjà sorti de la pièce.

Mon avis

Comme dans le premier tome, le style du livre est un pur bijou : c'est acidulé tout en étant sirupeux. On a l'impression d'avoir traversé la Manche dans une machine à remonter le temps pour atterrir en Angleterre à l'époque victorienne, au début des machines à vapeur. On pourrait même croire que les vampires, loups garous etc. sont d'origine ;)
Les dialogues sont également des perles d'humour grinçant qui donnent du relief à ce livre, si tant est qu'il en est besoin (?)
L'auteur nous donne une infinité de détails sur les machines, les inventions et les ombrelles d'Alexia fourbissant ainsi son univers. D'autant que notre héroïne va rencontrer une inventrice de génie qui saura lui donner du fil à retordre.

Les personnages sont toujours aussi bien travaillés. La situation de certains a changé mais les caractères restent les mêmes. On retrouve Alexia qui est devenue Lady Woolsey et miss Ivy Hisselpenny, sans oublier Lord Conall Macon sur lequel on fait beaucoup de découvertes. Mais comment aurait-il pu en être autrement quand on connait le caractère curieux de sa jeune épouse ?
Les seconds couteaux sont également de retour et on fait connaissance également avec de nouveaux personnages assez hauts en couleur eux aussi.
Les relations entre tous ces personnages ne peuvent que réjouir le lecteur qui suit au gré de sa lecture les ententes et mésententes successives, voire intempestives de ces anglais pas comme les autres.

Comme pour le premier tome, l'intrigue passe très vite au second plan. Elle est surtout la trame sur laquelle évolue Alexia. Cependant, elle est tout de même riche et nous donne même l'occasion de voyager jusqu'en écosse. Il se pourrait même qu'un traitre soit de la partie...
Enfin, l'auteure est vraiment très cruelle avec le lecteur car après une fin pareille, on me peut que se transformer en loup garou pour hurler à la Lune
Mais mystère et boule de gomme, vous n'en saurez pas plus... Je vous en ai d'ailleurs certainement déjà trop dit...

En conclusion, un deuxième tome palpitant dans la lignée du premier où l'on a le plaisir de retrouver Alexia et toute sa clique. Le style, les détails, les personnages toujours "so british" sont parfaits !

mercredi 20 juin 2012

Au commencement il y avait Bob : Dieu a mal au crâne de Meg Rosoff

Je commence d'abord par remercier Livraddict et les Éditions Hachette Jeunesse pour ce livre qui ne m'a malheureusement pas plu du tout. J'ai même eu du mal à le finir et si je n'avais pas lu la deuxième moitié du livre en diagonale (voire en pointillés), je pense que je ne l'aurai pas fini du tout.
Pourtant le résumé du livre avait l'air pas mal et pour une fois que je prends le risque de sortir de mes sentiers battus, je suis vraiment déçue.


Détails du livre
  • Titre VO : There is No Dog
  • Traduction : Luc Rigoureau
  • Broché: 360 pages
  • Editeur : Black Moon (2 mai 2012)
  • Collection : Black Moon
  • ISBN-13: 978-2012023673
Quatrième de couverture

 Et si Dieu n’était pas ce vieux sage barbu que tout le monde imagine ? Comment réagiriez-vous si vous découvriez que votre destin est entre les mains d’un adolescent prénommé Bob, aux mœurs légères, égocentrique et à qui le sort du monde importe peu ? La mère de Bob a gagné la Terre lors d’une partie de poker réunissant plusieurs dieux, mais ne voulant pas s’en occuper, elle l’a confiée à son fils qui créé le monde en à peine six jours par manque de motivation. Et puis il rencontre Lucy, une humaine, dont il tombe follement amoureux. Et quand l’amour vient frapper à la porte de Bob, on peut être sûr que les catastrophes sur terre vont s’enchaîner…

Un extrait

Le talent de Bob, pour ce qu'il vaut, relève entièrement des quelques rares charmes inconscients de la jeunesse : énergie, audace et incapacité totale à identifier ses propres défauts.
 Mister B a les ressources pour l'endurer. La routine, par exemple. Chaque jour débute de façon identique, avec deux tranches de pain de seigle grillées, du beurre doux de Normandie, de la confiture de framboise, deux œufs pochés et du café fort. Pour le boss, quelle que ce soit l'heure à laquelle il se lève, du chocolat chaud épais et la moitié d'une boite de céréales au cacao. Perché au bord de la table, l'animal domestique de Bob  exhorte mentalement la nourriture à lui tomber dans la bouche. C'est une drôle de créature aux allures de pingouin, dotée du long nez élégant d'un fourmilier, de petits yeux ronds brillants et d'une douce fourrure grise. L'eck a toujours faim ; nulle quantité de restes n'est susceptible de rassasier le néant éternel de son gosier.
Des bruits de lutte et des soupirs parviennent aux oreilles de Mister B en provenance de la chambre de Bob. Depuis qu'il a découvert Lucy, dieu dort mal, prisonnier des mâchoires d'acier de désir sexuel.La transformation en arme de destruction massive de ce garçon en mal d'affection est presque achevée. 
Il finit par s'éveiller. Avec lassitude, Mister B quitte son bureau et porte son petit déjeuner à Bob, car tel est son travail.
- Il est midi, monsieur
- Oh ! On me donne du "monsieur", maintenant ? Ce n'était pas le cas hier, hein ?
- L'inondation ?
Bob grimace et pète.
- C'était votre boulot de deviner à l'avance que j'oublierai de fermer les robinets de la baignoire.
- Eck ? 
Eck regarde tour à tour Mister B et Bob dans l'espoir d'une dispute
Il n'y en aura pas. L'homme d'age mur a beau refuser d'endosser la responsabilité de la catastrophe, Bob s'en moque complètement.

Mon avis

On peut dire que j'ai apprécié les 30 premières pages de ce livre : elles étaient les promesses d'une fraicheur nouvelle, d'idées révolutionnaires et d'humour... Mais en fait, rien de tout cela ne s'est concrétisé !

L'humour est vraiment rare dans ce livre, malgré les vaines tentatives de l'auteur. Les idées révolutionnaires sont vite épuisées et sont ensuite rabâchées sans cesse jusqu'à en devenir vraiment trop lourdes. Quant à la fraicheur, elle est inexistante à cause du style choisi par l'auteur qui est vraiment trop lourd... 
Elle tente d'imiter le style de la jeunesse mais insiste vraiment trop sur le côté sexuel ou le côté gamin de Bob. Le langage est parfois trop vulgaire à mon goût. Il est pourtant vraiment très rare que je n'ai pas envie de finir un livre. Je me suis forcée et finalement quand j'ai lu le livre en diagonale, voire en pointillés, j'ai vraiment été soulagée d'avoir enfin fait ce choix.

L'histoire n'a ni queue ni tête : on a l'impression que c'est la facilité qui a écrit ce livre. Par exemple, j'ai vraiment eu l'impression que l'auteure avait inventé l'animal de compagnie pour avoir quelque chose à dire dessus puis s'en servir pour greffer une intrigue sur l'histoire principale qui est vraiment très pauvre.

Les personnages sont vraiment très pauvres et très caricaturaux. Que ce soit les mortels ou les divins ... Seuls peut-être Mister B pourrait sortir son épingle du jeu, ce qu'il fait d'ailleurs : ce qui laisserait à penser qu'il faut laisser le monde des grands aux adultes bien pensants !

En conclusion, j'ai vraiment été déçue par ce livre. C'est vide, plat et insipide.

samedi 16 juin 2012

Les Étrangers du temps, tome 1 : Destins Obscurs de Corinne Gatel-Chol

Contactée par l'auteur pour un partenariat e-book, je n'ai pas hésité longtemps avant d'accepter, puis de lire ce livre. Par contre, étant dans une période d'accumulation de chroniques en retard, il m'a fallu un moment avant d'écrire celle-ci.
Merci donc à l'auteure pour sa patience et surtout pour m'avoir fait partager son livre.
Le livre est très plaisant quand bien même que je n'ai pas encore trop compris de quel genre de livre il s'agissait. En effet, c'est un mélange de genres très divers : cela va de la reconstitution historique au thriller, en passant par le fantastique. J'espère lire la suite quand elle sortira pour mieux me rendre compte.


Détails du livre
  • Poche: 304 pages
  • Éditeur : Cabane a Mots; Édition : La Cabane à Mots (5 janvier 2012)
  • Collection : Les étrangers du temps
  • ISBN-13: 978-2954089508
Quatrième de couverture

Colombe Hadrien Deux destins ... Deux lignes parallèles, sur le même plan, qui jamais ne se croisent. 1896 - Colombe survit dans un 19è siècle difficile où la vie et la mort ne se différencient guère. De nos jours - Hadrien dérive dans un présent aseptisé qui va bien trop vite pour lui. Rien ne devrait permettre qu'un jour leurs vies se rejoignent. Et pourtant...
Un de nos lecteurs résume : De nos jours - à un âge où il ne demande qu'à être tranquille, Hadrien vit une adolescence compliquée dans une famille dynamique et toujours en mouvement qui vient de s'installer dans une vieille demeure pas loin de Brioude. Après un échec au bac et des problèmes de drogue, il va dénicher au détour d'une expédition dans la partie en ruine du château un vieux cahier d'écolier caché dans un mur. Aux travers des lignes du journal intime tenu par Colombe, employée comme bonne en 1896, il découvrira la vie du château à cette époque mais aussi le début d'une série de crimes qui va secouer toute la région. 1896 - Colombe entre aux services de la famille Sabatier de Chabriol. Fille de fermiers ayant suivi l'école, les maigres finances de ses parents ne lui permettent pas de devenir institutrice comme elle le souhaiterait. Habituée aux travaux manuels, elle va découvrir un monde ordonné et hiérarchique où la réputation et les titres font lois. C'est aussi dans cette époque où tout n'est que paraître que le Marquis di Belmonte va faire son apparition pour demander en mariage la fille du maître des lieux et que des meurtres vont avoir lieux, perpétrés par ce qui pourrait bien être le premier tueur en série de France, Joseph Vacher.
Corinne Gatel-Chol nous emmène dans une aventure un peu sombre où passé et présent se confondent : nous entraîne sur un chemin chaotique semé de meurtres... entre fiction et réalité. Ne vous fiez surtout pas aux apparences, ce livre est un thriller et tôt ou tard, il vous fera frissonner...

Un extrait

Faisant subitement semblant de ne pas s'en intéresser alors qu'il brûlait littéralement de savoir ce que ce récit racontait.
Comme à contrecœur il lut :
Samedi 28 mars 1896
Le voyage, quoiqu'un peu long, s’est bien déroulé tout de même. L’arrivée, par contre, fut plutôt dure ! J'ai été emmenée à l'office et placée face à tous les gens de maison qui me regardaient comme si j'étais une curiosité… J’aurais alors aimé être une petite souris afin de pouvoir m’enfuir sous un meuble ! Pourquoi une nouvelle bonne doit-elle être exhibée comme une vache sur un champ de foire, devant les autres employés qui vous toisent et se moquent de vous ?
Le Majordome surtout a été très désagréable. C’est un homme grisonnant et bedonnant, entre deux âges, qui fait son important. Il a des yeux globuleux comme ceux des crapauds, cernés de poches molles et rougeâtres. Je ne veux pas être insultante mais sa livrée le rend ridicule. Il ressemble à une pie qui aurait volé des boutons dorés à une mercière et les aurait cousu sur son plastron !
Il a dit sur un ton pointu :
« Trop petite, trop pâle… cette fille est chétive comme toutes les filles sortant de la ferme. Elles sont mal nourries par des pères qui ne s’intéressent qu’aux bras de leurs fils.
Regardez-moi ça ! Malingre… Encore une qui n’a dû avoir, en pitance que de maigres restes sans consistance. »
Puis il m’a demandé :
« Mangeais-tu à ta faim chez toi , petite ? »
Je ne savais que faire. Devais-je répondre ?
J’ai soufflé un « oui » qui l’a fait se gausser comme s’il venait d’entendre la plus fine des plaisanteries.
« Fadaise ! Je lui donne trois semaines, pas plus, avant de tomber malade, a-t-il repris en maugréant. Ma pauvre Émilienne… vos choix en matière de personnel sont plus que douteux. J’en réfèrerai prochainement à Madame qui y mettra, je l’espère, bon ordre ! »
J’ai compris, de ce fait, que personne ne devait être d’un rang plus haut que ce majordome pompeux et qu’il faudrait que je m’en méfie comme de la gale…

Mon avis

Ce livre est vraiment déroutant (c'est le maitre mot de ce livre). Comme je l'ai dit plus haut, surtout à cause de ce mélange de genres. Lorsque j'ai lu que ce livre était un thriller, j'ai vraiment eu du mal à le croire et pourtant on parle bien de tueurs en série et même de décapitation. Adrien, notre héros, ou plutôt notre anti-héros découvre un cahier qui petit à petit le lie à son auteur, qui vivait dans sa maison mais un siècle plus tôt. Il va être victime d'hallucinations mais est-ce du à la drogue qu'il prend, plus ou moins régulièrement ? 
Le mélange des deux époques est plus que troublant. J'ai eu parfois du mal à m'y retrouver mais j'ai trouvé ce "micmac" très rafraichissant.
Au commencement de ce livre, on ne sait pas vraiment où on met les pieds et un peu plus loin dans le livre encore moins, mais bizarrement c'est surtout pour cette raison que j'ai aimé ce livre.

J'ai beaucoup aimé la découverte de la vieille maison où la famille d'Hadrien va s'installer. J'ai également vraiment aimé l'histoire de celle-ci. Par contre, personnellement, je n'ai pas vraiment aimé les personnages. Je n'ai pas su m'attacher à eux, exception faite de Colombe, qui rode sur ce livre comme une ombre. Je les ai trouvé trop caricaturaux, j'ai trouvé les dialogues trop téléphonés, d'autant que le style des dialogues est parfois vraiment trop cru ou au contraire trop ampoulé à mon goût.

Malgré cela, je n'ai pu décoller de ce premier tome. Il fallait toujours que j'en sache plus, impossible de m'arrêter. Les chapitres courts ont accentué cet effet addictif et finalement, on arrive à la fin du livre en tournant la dernière page et en se demandant où est passée la suite ???

Au final, un livre déroutant mélangeant bien des genres littéraires dont les personnages trop caricaturaux ne m'ont pas conquise mais dont l'histoire très originale et très bien mise en scène fait que l'on ne peut au final que dévorer le livre en péplorant que la suite ne soit pas encore écrite :)

mercredi 6 juin 2012

Les Portes du secret, tome 2 : Le Souffle d'émeraude de Maria V. Snyder

Après la lecture du premier opus, il m'a été très difficile de me retenir de lire les suivants dans la foulée. C'est pourquoi (et sans aucun doute le talent de l'auteur y est également pour beaucoup) j'ai pris énormément de plaisir à retrouver Elena et ses compagnons pour la deuxième partie de cette lecture commune et qu'assurément, j'en prendrais encore plus pour le 3ème et dernier tome dont la lecture est prévue pour le 6 juillet.
Ce deuxième tome est un coup de cœur, peut-être encore mieux d'ailleurs que le premier ^^


Détails du livre
  • Titre VO : Study, book 2: Magic Study
  • Traducteur : Lucie Périneau
  • Poche: 576 pages
  • Editeur : Editions Harlequin (1 septembre 2010)
  • Collection : Darkiss
  • ISBN-13: 978-2280212052
Quatrième de couverture

Après des années d'exil, Elena retourne en Sitia, son pays natal, où elle a hâte de retrouver sa famille et de commencer sa formation magique auprès d'Irys, son mentor. Mais rien ne se déroule comme elle l'avait espéré : non seulement son unique frère semble lui vouer une haine farouche et incompréhensible, mais de plus, un drame terrifie toute la population sitienne : l'une après l'autre, une série d'adolescentes sont enlevées et assassinées par un magicien rebelle animé de funestes projets. L'occasion pour l'audacieuse Elena de mettre en œuvre les pouvoirs qu'elle vient de se découvrir. Des pouvoirs très particuliers.
Confrontée aux démons de son propre passé et à de dangereux ennemis, Elena peut heureusement compter sur le soutien d'anciens amis, et de Valek, son mystérieux amant...

 Un extrait

Je sentais encore les gens du marché, à cinq ou six milles derrière. Émerveillée, je sondai la forêt devant nous, cherchant un hameau ou un village lointain. Au début, je ne trouvai que des animaux, mais, au moment où j’allais me retirer, mon esprit toucha celui d’un homme.
Je parcourus la surface de son esprit, attentive à ne pas violer le Code éthique. Un chasseur. De nombreux hommes l’entouraient. Ils se tapissaient dans les broussailles de part et d’autre du sentier. L’un d’entre eux, à cheval, avait dégainé son arme et se tenait prêt à frapper. Quel genre de gibier pouvaient-ils bien guetter? Par curiosité, je sondai un peu plus profondément sa conscience. L’image de sa proie m’apparut très clairement, et me fit regagner mon propre corps à toute vitesse.
Je m’arrêtai net.
J’avais dû émettre un bruit de surprise, car Leif se retourna, exaspéré.
– Qu’est-ce qui te prend ?
– Des hommes. Dans la forêt.
– Évidemment. Les bois sont pleins de chasseurs, dit-il comme s’il s’adressait à une demeurée.
– Pas des chasseurs. Une embuscade. C’est nous qu’ils attendent.
– Une embuscade? dit Leif, l’air éberlué. C'est complètement ridicule. Tu n’es plus en Ixia, Elena.
– Pourquoi des chasseurs attendraient-ils le long d’un chemin?
– Le gibier emprunte aussi les sentiers forestiers, dit Leif en s’éloignant. C'est plus facile que de se frayer un passage à travers les broussailles. Suis-moi, maintenant.
– Non. Tu fonces tout droit dans un piège.
– Moi, j’y vais. Tu n’as qu’à rester ici, si ça te chante.
Et il me tourna le dos une nouvelle fois.



Mon avis

Tout comme le premier tome, ce livre est un enchantement : nous avions découvert Ixia, un pays dont la fantaisie avait été bannie au profit de l'efficacité. Dans ce deuxième tome, nous découvrons Sitia, un pays riche en gouts, couleurs et senteurs ! Une telle différence de paysage devrait avoir un impact sur la lecture, et pourtant ce n'est pas le cas. Le style de l'auteur nous avait fait aimer Ixia et nous donne la pareille avec Sitia, l'autre moitié du monde.

Bien évidemment, l'impact des personnages y est pour beaucoup car Elena et ses acolytes sont toujours aussi attachants. Nous découvrons dans ce deuxième volet, la famille d'Elena et quand bien même ses parents sont assez stéréotypés, il n'en est pas de même avec son frère qui semble torturé et vindicatif. Nous découvrons également la magie qui est bannie en Ixia mais toute puissante en Sitia. Nous découvrons enfin un autre mode de gouverner qui laisse place à l'individualité et au libre arbitre.

Loin de Valek, Elena qui était venue pour apprendre va vite prendre la mesure de la tache qui l'attend, surtout au vu de l'hostilité qu'on lui témoigne. Réussira-t-elle à déjouer les complots et à s'acclimater dans ce pays si familier et pourtant si lointain qui ne semble pas vouloir d'elle ?
L'histoire est toujours aussi passionnante, l'action est au rendez-vous, que ce soit des combats physiques ou magiques, sans oublier l'humour qui rythme la lecture (l'apport des chevaux est immense). J'ai vraiment tout aimé de ce livre.

J'avais pensé que la nouveauté du monde découvert dans le premier tome ne pourrait pas se renouveler dans le deuxième tome et pourtant, si ! Tout est différent dans ce deuxième volet : la situation politique, la situation d'Elena et surtout la dimension magique qui règne sur Sitia. Les pages du livre ont défilé, toujours plus vite jusqu'à la fin et j'ai du me contrôler pour ne pas de suite sauter sur le 3ème volet.

J'ai beaucoup aimé l'antagonisme mis en place entre Ixia et Sitia, dévoilant au lecteur que toute chose possède ses qualités mais aussi ses défauts... Que ce soit les modes de gouvernement, les personnes, l'action ou encore l'inaction... Rien n'est tout blanc ou tout noir !

Au final, l'auteur a fait encore plus fort que pour le premier tome. J’espère que le 3ème tome sera encore mieux !!!